mardi 21 avril 2009

Samedi 11 au vendredi 17 avril


Samedi 11 Avril: Zagora - M'Hamid

Nous prenons la route pour descendre encore plus bas,vers le sud. Notre premier arrêt sera à Tamgroute, petit bourg, dont la spécialité est la poterie. Sept familles y travaillent de façon on ne peut plus artisanale, cuisant leurs poteries dans les sept fours du village, chauffés au bois. Nous nous arrêtons dans un magasin tenu par un ami de Bernard et Annie,et évidemment craquons devant quelques pièces. Un vendeur nous explique leur façon de travailler, et nous montre leurs outils de travail. Ensuite, nous visitons un quartier de cette cité habitée par la grand-mère du jeune homme qui nous guide, et là, nous pénétrons dans un univers incroyable, et difficile à imaginer. Toutes les maisons sont en pisé, et de très étroites ruelles en terre battue délimitent des quartiers. De part et d'autre de ces ruelles partent des passages couverts, très étroits, et tellement sombres que même une fois que l'oeil s'est habitué à l'obscurité, on ne voit pas bien où on met ses pieds. Ces passages donnent accès tous les quelques mètres à des maisons. Nous pénétrons dans l'une d'elles, il y fait presque nuit, on distingue quelques petites pièces: dans l'une d'elles, une paillasse posée à même le sol, avec deux coussins sert de lit, dans l'autre, une petite étagère sert à poser les ustensiles de cuisine les plus rudimentaires. Ces maisons sont toutes habitées, à travers des portes entrouvertes, on sent des odeurs de cuisine, on entend parler, ou on aperçoit furtivement une ombre passer. Les femmes sont vêtues intégralement de noir, voilées,le visage entièrement couvert, ne découvrant que leurs yeux pour voir. Un tel univers ne peut laisser indifférent, et on a du mal à imaginer qu'aujourd'hui encore des gens vivent ainsi, tout à fait normalement.Nous nous arrêtons ensuite à la dune de Tinfou haute de plus de cent mètres, et courageux, refusons les services d'un chamelier pour y monter à pied. D'en haut, la vue sur les dunes environnantes et le désert est impressionnante.Après un pique-nique dans une oasis, nous reprenons la route jusqu'à M'Hamid, où nous nous installons à l'hôtel Hamada du Drâa. C'est vert,et confortable, car on nous attribue une petit pavillon en pisé, joliment et même richement décoré . Thé de bienvenue comme toujours, apéro avec le propriétaire et son cousin, puis dîner au restaurant, avec comme d'habitude une soupe berbère, un tajine, et des oranges à la cannelle.


Dimanche 12 Avril: L'Oasis Sacré et les dunes de Chiggaga


Un vent de sable nous inquiète, et pourtant, nous prenons la route pour nous enfoncer dans le désert, car notre hôte nous explique que dans la mesure où le soleil brille, le vent devrait se calmer, vers 11h, et la visibilité devrait être bonne. Il a raison. Au bout d'une bonne heure de piste, d'abord dans des dunettes, puis sur du sable et de la caillasse, nous arrivons à l'Oasis Sacré, lieu enchanteur, où nous nous arrêtons pour flâner et boire une boisson fraîche. Bernard est gâté, car il y trouve même une bonne bière fraîche! Puis nous continuons vers les dunes de Chiggaga, d'une grande beauté. Les messieurs s'amusent bien avec les 4x4 dans le sable. De plus en plus hardis , ils essaient de franchir comme ils peuvent quelques pentes. Pique-nique au pied des dunes, puis retour par une autre piste,à travers dunes et «dunetttes», encore plus belle, et bien sableuse. Rentrés assez tôt à l'hôtel, nous terminons l'après midi en y flânant, au chaud soleil . Dîner au restaurant de l'hôtel : brochettes de dromadaire et légumes . Hassan, le propriétaire, vient nous rejoindre à la fin du repas, et nous passons un bon moment à rigoler de ses exploits de jeunesse avec son cousin .


Lundi 13 Avril : M'Hamid – Zagora


Nous quittons la région de m'Hamid pour remonter plus vers le nord, afin d'arriver en quelques jours à Marrackech. Cette route nous fait repasser par Zagora, ce qui permettra d'y faire une pause afin de faire nettoyer l'intérieur et l'extérieur des voitures, bien empoussiérées par les trajets sur les pistes dans le désert, et les essais dans les dunes de sable fin. Nous nous arrêtons en cours de route à Ouled-Driss petit bourg pittoresque qui a bien conservé sa kasbah. La maison du chef de tribu, datant du 17° siècle n'est plus habitée, mais sert de musée. Nous le visitons, et c'est intéressant d'en voir l'architecture, et les objets de la vie de tous les jours, ainsi que des mannequins vêtus des costumes traditionnels des berbères, des nomades, et des membres de la tribu, ainsi que leurs bijoux. La maison est haute de deux étages, chaque étage comportant des pièces disposées autour de deux galeries rectangulaires donnant chacune sur un patio carré servant de puits de lumière. La cuisine se faisait en plein air sous la galerie; Les enfants vivaient et dormaient au rez-de chaussée, et les couples mariés dormaient à l'étage.Nous faisons un autre arrêt à Nesrate, assez court, qui nous permet de constater comment les dunes de sable envahissent avec le temps une palmeraie, étouffant les arbres, puis un village, venant s'adosser aux murs des maisons, et envahir les bâtiments de l'école. Pour les habitants de ce village, c'est une lutte continuelle contre la sécheresse, et le sable.Pique-nique comme à l'aller à Tinfou, et arrivée au camping Oasis Palmeraie de Zagora que nous avions quitté trois jours plus tôt. C'est bon de retrouver notre oasis de verdure, et la même place ombragée.


Mardi 14 Avril: Zagora


Les transporteurs sont en grève depuis deux jours, ayant rejoint les chauffeurs de taxis qui ne travaillent plus depuis quelques jours déjà. Le résultat est que toutes les pompes à essence sont vides, et qu'on ne peut donc plus s'approvisionner en gasoil. Nous décidons donc de ne pas quitter Zagora où nous sommes si bien. C'est l'occasion de se reposer, d'acheter et d'écrire les cartes postales, de faire un peu de shopping...Un camion devrait arriver dans la soirée pour réapprovisionner les stations. Si c'est le cas, nous pourrons partir demain...A 9 h du soir,on nous annonce qu'un camion citerne, escorté par la police est venu remplir les cuves de deux stations essence: nous pourrons reprendre notre route demain.


Mercredi 15 Avril: Zagora -Tamnougalt


Aujourd'hui, nous faisons la vallée du Drâa, qui doit nous mener à Agdz. C'est la piste des caravaniers nomades qui rejoignaient autrefois M'hamid à Tombouctou en 52 jours. A partir de Agdz, il fallait deux jours de plus. Elle passe d'abord, sur des dizaines de kilomètres par des palmeraies, et longe les dizaines de villages implantés le long du Drâa qui coule dans une vallée bordée par les versants arides des montagnes. Les paysages sont magnifiques, car colorés: le rouge de la roche, le vert de la palmeraie, et le bleu du Drâa aussi bleu que le ciel . Quelques kilomètres avant Tamnougalt, nous quittons la piste devenue trop caillouteuse pour changer de rive, et continuer par la route.Arrivés à Tamnougalt, nous visitons le riad Yacob, datant du 17° siècle, et transformée aujourd'hui, avec beaucoup de goût et dans le respect des traditions en hôtel. Nous n'y passons pas la nuit, car on ne peut y approcher avec la voiture. Nous trouvons à nous loger à une centaine de mètres à la kasbah Ifrane, somptueuse construction récented'où la vue sur les montagnes, le vieux village, et la palmeraie est magique à l'heure du coucher du soleil. Dîner au restaurant de l'hôtel, avec pour incident la mésaventure d'un petit vacancier qui s'est fait piquer par un scorpion noir. Il y a eu plus de peur que de mal.


Jeudi 16 Avril : Tamnougalt – Agdz – Tazenakht

Nous commençons la journée par une visite guidée du village de Tamnougalt, vieux village du 16°siècle autrefois prospère car lieu d'échanges et de commerce sur la route des caravaniers vers Tombouctou. Nous commençons par le quartier juif, abandonné depuis 1983, puis continuons par le quartier musulman, toujours habité. De magnifiques kasbahs , classées monuments historiques par l'Unesco subsistent, et nous visitons intégralement l'une d'elles encore meublée, et transformée en musée. Nous terminons parle quartier des esclaves, habité lui aussi.Ensuite, nous nous rendons au souk hebdomadaire et très coloré de Agdz.Pique-nique ombragé sur la route de montagne qui mène à Tazenakht. Puis nous prenons la route dans la montagne qui nous mène à travers des paysages de roches colorées sur les plateaux près de Tazenakht. Nous nous arrêtons dans une auberge, l'auberge des Dattes. Annie et Bernard occupent la seule chambre d'hôtes, et nous nous dormons dans notre tente de toit, installée dans la cour de l'auberge. Le propriétaire met bien sympathiquement sa cuisine, sa salle de séjour, sa douche et son wc personnels à notre disposition, ce qui nous permet de cuisiner et de passer une soirée agréable.


Vendredi 17 avril : Tazenakht – Aït-Benhaddou


Après un copieux petit déjeuner, nous admirons le travail de notre hôtesse qui a réalisé de beaux tapis sur son métier, et c'est l'occasion de craquer ...!!! C'est sympathique de connaître la provenance de ces oeuvres et on n'a aucun doute sur la qualité artisanale. Nous nous rendons ensuite à Aït-Benhaddou dont nous visitons le ksar, le plus beau du Maroc, classé monument historique, et ayant servi pour le tournage de quelques films. L'Asif Imini n'est pas à sec, pour accéder au village,il faut traverser l'oued à pied, en se mouillant, ou à dos d'âne...Nous prenons le repas de midi dans un beau restaurant face au village, où nous nous régalons avec des omelettes berbères, un délicieux tajine de veau aux pruneaux, et Bernard est heureux de pouvoir manger de frites! Nous trouvons ensuite à passer la nuit dans le camping de l'auberge Defat Kasbah peu après la sortie du village.




2 commentaires:

  1. toujours aussi sublime. profitez encoer et encore de cette merveilleuse aventure.
    Marielle et Philippe

    RépondreSupprimer
  2. C'est super, j'aimerais voyager et découvrir le Maroc aussi bien que vous. Je suis marocaine du côté de ma mère et française du côté de mon père, j'ai à ce jours pu visiter Marrakech, Ouarzazate, Agadir, Casablanca, El Jadida et quelques autre régions.
    Ma mère est de Ouarzazate et je vous conseille vraiment d'aller visiter cet ville magnifique, c'est un dépaysement total avec ses palmerais, ses montagnes désertiques et les gens qui vous accueil à bras grands ouverts. Mais surtout si vous aller là bas penser à passer à Fint c'est un grand oasis perdus entre les montagnes c'est tout simplement PARADISIAQUE, "c'est impeccable même deupeccable" comme dit le chef du village de Fint qui est un vrai numéro! Voilà je vous laisse en espérant que vous passerez un jour par là. Christine

    RépondreSupprimer